Homélie pour la messe d'ouverture du Bicentenaire à Montluçon — Français

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Institut des Oblates du Coeur de Jésus

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Homélie pour la messe d'ouverture du Bicentenaire à Montluçon

Mgr Laurent PERCEROU

Qu'est-ce qui nous fait agir ? Qu'est-ce qui nous pousse à travailler, à nous fatiguer, à chercher, à prévoir ? Quelle force nous fait bouger jour après jour, année après année, tout au long d'une vie qui passe si vite ?

Jésus répond : ce sera l'amour. Et c'est d'amour dont il parle à ses disciples, longuement, dans son discours d'adieux, lors de son dernier repas, alors que se coalisaient contre lui les forces du mal. Dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, tellement usé, sali parfois, redevient grand, et porteur d'espérance.

« Demeurez dans mon amour », c'est-à-dire « demeurez dans l'amour que j'ai pour vous ». Convenons que, pour nous autres les disciples de Jésus-Christ, c'est la seule chose qui donne sens à notre vie : demeurer dans l'amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles et les réalités de la vie éternelle !


Et nous savons ce que cela veut dire... Jésus n'a pas attendu, pour nous aimer, que nous soyons parfaits, bien propres sur nous ! Et si nous avons répondu « oui » à son appel, c'est que toute notre vie a été saisie par son amour : notre intelligence, notre affectivité, le goût d'agir et la soif de beauté. Tout cela, l'amour de Jésus veut le mettre à son service, il nous l'a demandé, nous lui avons répondu « oui ». C'est pourquoi il ajoute : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».

C'est dire que cette amitié entre Jésus, Fils de Dieu, et nous, fils et filles de Dieu, se mesure au baromètre de la fidélité, une fidélité à vivre dans le quotidien et en « habits de tous les jours D'ailleurs Jésus lui-même n'a pas vécu autrement l'amour inouï qui le liait à son Père : « Moi de même j'ai gardé les commandements de mon Père, etje demeure dans son amour C'est alors, je crois, que nous pouvons comprendre l'unique consigne que Jésus nous donne afin de demeurer dans son amour : « Aimez-vous ».

Tout est là ! car aimer, c'est faire vivre. Aimer, c'est vivre pour que l'autre vive, pour qu'il se sente le droit d'exister et le devoir de s'épanouir. Aimer, c'est faire exister l'autre, malgré nos limites et les siennes, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les accidents de l'existence et le poids du péché.

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Aimer, c'est repartir sans jamais se lasser, seul, à deux, à dix, en communauté, en Église, parce que l'amour du Christ ne nous laisse pas en repos, et parce que, après tout, d'après Jésus lui-même, il n'y a pas de plus grand amour, il n'y a pas d'autre limite à l'amour, que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ! Le Psalmiste dit à Dieu dans sa prière, au psaume 144 : « Toi, tu ouvres la main, et tu rassasies tout vivant ». Dieu est celui qui ouvre la main et qui est sans cesse en train de l'ouvrir ; le disciple de Jésus est alors celui qui garde la main ouverte, sans jamais ne la refermer ni sur rien ni sur personne.

Et si Jésus nous dit aujourd'hui tout cela, c'est pour que sa joie soit en nous et que notre joie soit parfaite ! Quand cette joie du Christ trouve un écho en nous, notre vie, alors, comblée ou douloureuse, devient féconde. Parfois, il est vrai, nous avons le sentiment que nos efforts sont bien mal payés... Alors, telle Marie aux pieds de son maître, écoutons le Seigneur nous redire afin de remettre notre vie en la sienne : « Ce n'est pas toi qui m'as choisi, (ce n'est pas toi qui m'as fait un cadeau en acceptant la foi et mon appel), c'est moi qui t'ai choisi ; et je t'ai placé/e, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l'avant, que tu portes du fruit, et que ton fruit demeure ». C'est bien ce qu'a vécu Louis-Thérèse tout au long de sa vie, c'est bien pour cela que nous sommes aujourd'hui dans l'action de grâce !